Contactez-nous au
07 60 00 75 76

Article • Nantes • Actualité • 31 August 2020

Interview de Benjamin PELABON - Responsable Antenne de Nantes

 

1. Qui êtes-vous et quel est votre parcours ? Quel est votre lien avec le monde de la logistique et de la Supply Chain ?

« Bonjour, je suis Benjamin Pélabon, directeur du centre de Nantes du Pôle Formation – UIMM Pays-de-la-Loire et responsable de l’antenne Pays de la Loire de l’AETL.

A la base mon parcours n’a rien à voir avec le monde du transport et de la logistique ! J’ai fait un master 1 en Droit privé … Mais j’ai voulu découvrir le fonctionnement global de l’entreprise, ce qui s’est concrétisé en intégrant un master 2 Administration des entreprises, où j’ai pu me familiariser avec toutes les facettes de la gestion d’entreprise. J’ai pu aussi étudier, de façon condensée, tous ces sujets de logistique et de Supply.

J’ai tout de suite travaillé dans le conseil, notamment le recrutement, dans un cabinet de conseil généraliste. J’ai pu évoluer dans la structure depuis mon entrée en stage de Master 2 en tant que consultant jusqu’au poste de gérant de la structure. J’ai travaillé au contact de plein d’entreprises de tous les domaines, et j’ai pu apporter du conseil à des experts et services de logistique et Cupply, notamment au niveau du recrutement, de la formation et de l’accompagnement. Mais je ne suis pas un enfant de la logistique ou de la Supply Chain. Je voulais changer d’environnement et on m’a proposé le poste que j’occupe au mois de Février, environnement qui m’a tout de suite emballé.

En parallèle je suis co-gérant du club de basket professionnel Nantes Basket Hermine, qui évolue en Pro B. Je suis passionné du sport et il s’agit aussi de gestion d’entreprise. C’est aussi très enrichissant du point de vue vie économique locale, pour faire des rencontres, du réseau, de l’évènementiel. Les deux mondes se croisent ; comment on applique le management de l’entreprise au basket ? Comment on applique du coaching sportif dans l’entreprise ? » 

 

2. Comment avez-vous découvert l’AETL et quel y est votre rôle aujourd’hui ?

« Je l’ai découvert via le directeur général du Pôle Formation – UIMM Pays de la Loire Richard Simon, déjà impliqué à l’AETL en tant qu’Administrateur et membre du Bureau Exécutif. Dans notre activité de développement de compétences, de formation et de conseil nous sommes amenés à interagir avec les univers de la logistique et de la Supply. C’est une activité que nous voulions développer, et c’est dans une optique de partenariat que Richard Simon m’a introduit à l’AETL. J’ai pu ainsi converser avec son Président Oliver Weitig, puis le rencontrer en Juin, où il m’a proposé de prendre la responsabilité de l’antenne Pays de la Loire, décision actée en Juillet. Je suis donc responsable d’antenne Pays de la Loire. C’est une antenne qui part quasiment de zéro et où tout est à créer et à développer. »

 

3. A travers votre poste actuel et votre expérience, que pouvez-vous apporter à l’AETL ? (Notamment le lien entre votre poste actuel et les missions de l’association, les formations en logistique au sein de votre centre de formation).

« Mon poste de directeur de centre de formation me permet d’apporter à l’AETL notre réseau Pays-de-la-Loire. Nous allons pouvoir fédérer l’industrie autour de l’association. Les formations Supply que nous développons à au Pôle Formation – UIMM Pays-de-la-Loire seront un plus pour l’AETL en termes d’attractivité et de visibilité. Concernant les ressources, j’envisage de me faire épauler par du soutien interne pour m’aider dans le processus de création et de management de l’antenne. De plus, notre nouveau centre situé à Nantes et notre culture d’ouverture donnera l’accès à l’AETL à des espaces de travail et de réunion tout à fait propice à notre mission d’association… et il en est de même pour les 5 autres sites du Pôle Formation – UIMM en Pays de la Loire. Ensuite, ce que je peux apporter c’est mon expérience, c’est mes compétences de création et de gestion d’activité, de gestion de projet et de management. »

 

Venez nombreux à la prochaine réunion le, mercredi 7 octobre à 19h au Pôle de Formation de l'UIMM 

 

4. En quoi vous reconnaissez-vous dans le projet associatif de l’AETL ?

« Il y a plusieurs éléments, mais la première chose qui me vient à l’esprit, ce sont les valeurs de la structure. J’ai senti des valeurs qui étaient proches ou identiques au miennes : des valeurs de partage, d’échange, d’ambition, de convivialité… c’est ce qui fait que j’ai matché avec Richard Simon, que j’ai matché rapidement avec Olivier Weitig et d’ailleurs avec tous les membres de l’AETL que j’ai pu rencontrer ! Deuxième point, c’est que l’on parle d’un projet associatif ambitieux, que ce soit en termes de dynamique, de ressources ou de rythme. C’est un challenge ! Une chose qui m’a frappé, c’est la performance : quand on parle d’un projet, 2 jours après il est quasiment mis en place. Le troisième point, c’est ce que représente l’AETL, c’est-à-dire développer une activité, une branche de l’association, la représenter et la développer… c’est notamment ce que nous faisons (le Pôle Formation et l’UIMM) pour la métallurgie, et c’est ce que j’ai envie de faire pour l’AETL dans le domaine transport, logistique et Supply. La raison d’être et la mission sont nobles et ça me plait bien ! »

 

5. Selon vous, comment valoriser auprès des jeunes les métiers de la logistique et de la Supply Chain, et notamment de la logistique industrielle ?

« C’est une vaste question, mais il y a point fondamental : pour valoriser le métier auprès des jeunes, il faut qu’ils puissent le voir, le sentir, le tester. Pour cela, il faut les rapprocher des industriels, des acteurs de la Supply Chain et la logistique industrielle, c’est d’ailleurs l’une des ambitions de l’AETL. De manière générale, valoriser les métiers auprès des jeunes c’est leur permettre d’y goûter. Dans ce sens, il faut qu’ils puissent échanger et interagir avec les acteurs professionnels de cet univers. L’idée est aussi de casser les codes, apporter de nouvelles approches, et proposer de nouveaux modes de fonctionnement. C’est exactement ce que nous sommes en train de faire au sein de notre pôle formation, et lorsque j’en parle avec mes apprentis, ils ont des étoiles dans les yeux. »

 

6. Aujourd’hui il y a de plus en plus de formations qui semblent toutes se ressembler. Pour vous, qu’est-ce qui distingue une formation de qualité et innovante des autres ?

« Pour répondre à cette question, il faudrait la scinder en deux. Dans un premier temps, une formation de qualité est celle qui sera toujours le plus près possible du besoin de la personne formée et de la stratégie de l’organisation. Les formations qui ne sont pas satisfaisantes ou qui ne plaisent pas sont en réalité déconnectées du besoin opérationnel de la personne venue se former. Ce point-là est fondamental et c’est ce qui fait que nous sommes en proximité permanente avec l’industrie pour co-construire le développement des compétences. Pour parler d’innovation en formation, le second point selon moi, il faut s’attarder aux méthodes pédagogiques : quitter cet ancien monde des formations descendantes et théoriques dans lesquelles le formateur sait et le stagiaire apprend. Aujourd’hui, la formation devrait être du coaching, c’est-à-dire accompagner quelqu’un qui a une problématique et faire en sorte que ce soit lui qui trouve sa propre solution, et cette logique s’applique à la formation sans problème. Nous devrions parler d’animateur et non de formateur, qui vient garantir que son stagiaire s’approprie des bonnes compétences. Pour cela, le stagiaire doit pouvoir vivre, faire, essayer et ajuster dans une logique d’amélioration continue. C’est ce que l’on retrouve dans les nouvelles méthodologies d’animation, on parle alors de co-développement et de facilitation graphique. Evidemment que l’innovation passe par la technologie, on le sait, ce n’est pas nouveau, mais pour moi, la qualité et l’innovation passe par cette logique de terrain. C’est d’ailleurs ce que l’on va pouvoir faire avec l’AETL dans les formations Supply Chain, car ici au Pôle Formation – UIMM nous avons des ateliers industriels dans lesquels nous pourrons aller directement mettre en place la pratique. »

 

7. En quoi la création d’une antenne entièrement dédiée aux métiers de la logistique industrielle serait-il un atout pour l’association et à qui bénéficierait-elle ?

« Sauf erreur de ma part, il me semble qu’aucune autre antenne de l’AETL n’a cette spécificité en logistique industrielle. Alors bien sûr que c’est un atout ! Il différencie l’association, lie les univers industriels, le transport et la logistique : c’est fédérateur et innovant ! L’ambition serait d’en faire bénéficier à tous les adhérents de l’AETL. L’idée est d’apporter aux autres régions tout ce que nous allons pouvoir développer dans le Pays de la Loire, en termes d’évènements, d’intervenants, de partenariats etc… Si nous sommes pionnier, autant en faire bénéficier les autres. »

La seconde antenne spécialisée en logistique industrielle sera Vesoul et plus particulièrement sur l'automobile. 

 

8. Vous êtes directeur de l’antenne de Nantes, quels sont vos projets pour développer et faire vivre cette antenne ?

« A court terme, l’un des premiers projets est de créer l’équipe qui va m’épauler car l’idée n’est pas de porter les projets seul, il me faut des membres actifs pour m’entourer. D’ici la fin de l’année, je vise cinq membres actifs à mes côtés, cinquante adhérents supplémentaires et deux évènements à organiser. Autrement, mes ambitions en tant que directeur sont de monter une équipe solide, se faire connaître avec un vrai plan de communication, spécialiser notre antenne dans la Supply Chain et faire le lien avec l’univers des transports, de la logistique et de l’industrie, monter des formations spécialisées en Supply Chain en collaboration avec notre pôle formation, et enfin faire de l’évènementiel afin de fédérer le réseau des acteurs de la Supply Chain des Pays de la Loire. Depuis peu, j’ai commencé à solliciter mon réseau, parallèlement à Olivier Weitig qui fait appel à ses contacts locaux, tout cela dans le but de monter en puissance. Un évènement de lancement interne devrait avoir lieu en septembre avec toute l’équipe, et dès le mois d’octobre, nous devrions faire un gros évènement de lancement de l’AETL Pays de la Loire. »

 

9. Si vous deviez révolutionner une chose dans le domaine de la formation, que changeriez-vous ?

« Aujourd’hui, si je pouvais l’appliquer en claquant des doigts, j’aimerais transformer toute l’approche des formations pour être uniquement sur du mode projet orienté sur une production de produits ou de service à fin pédagogique. Il pourrait être intéressant de regarder la formation sous un autre regard qu’uniquement : matière, programme, référentiel, et monter des entreprises dans tous les centres de formation, pilotées par les apprenants. Nous y retrouverions différents profils, différents services, différentes compétences au service de ce même projet. Ces équipes seraient constituées d’animateur-formateur, d’apprenants et d’experts de l’industrie. Une fois ces projets industriels réalisés, on ferait l’état des lieux des compétences développées. En réalité, il faudrait toujours être dans cette logique concrète de terrain, d’opérationnel et de réalité en amont, plutôt que dans cette spirale de programme et référentiel, qui est enfermant finalement. »

 

Interview réalisé par :

  • Guillaume PINSON - AETL Toulouse et étudiant à l'ISTELI de Toulouse
  • Grégoire URFIN - AETL Paris et étudiant à l'Ecole Supérieure des Transports de Paris