Le dernier Bulletin Météo...
Très cher Bertrand,
Bien qu’accablés, meurtris, comme abandonnés par ton départ, nous devons regarder devant, tenir bon, ne pas dramatiser. C’est ce que tu attendrais de nous tous.
Cependant, nous ne pouvons rester sans te remercier pour tout ce que tu nous as légué.
Tu en serais sans doute un peu gêné. Mais, une fois n’est pas coutume, c’est bien à toi que s’adressent ces quelques lignes, et ce sera de toi qu’elles parleront.
Merci pour le beau temps que tu as consacré à tant et tant d’hommes et de femmes autour de toi. Tant de partage, d’échange et de travail. Tes mots avaient la distinction qui fait les écouter très attentivement, les rechercher, ils avaient l’exigence qui met en mouvement, l’encouragement qui donnent des ailes. Car, comme tu aimais à le dire, la réussite passe par la transpiration en transport bien plus que par l’inspiration. En fait, avec toi, il était plus doux et plus efficace de passer de l’inspiration à la réalisation. Mais jamais tu ne te substituais à l’autre. Tu faisais grandir ceux qui te cotoyais, recouvrer la confiance et les cartes qu’ils avaient finalement tous en main.
A l’origine de nombreux projets structurants pour les territoires, la profession du transport et de la supply chain, tu n’en as jamais revendiqué la paternité. Tu lançais, veillais à ce que le projet soit solidement porté et tu t’éclipsais, cédais la place, sans jamais, cependant, abandonner le navire. C’était aussi ta façon de pouvoir sans cesse repartir sur de nouveaux horizons, soutenir une nouvelle cause (qui aurait été perdue pour tant d’autres, mais pas pour toi). Insatiable boulimique de travail, de découvertes, amoureux de la vie, tu te nourrissais des idées, des projets, des rencontres, de l’autre.
En grand voyageur, tu as traversé tous les continents. Tu décrivais les lieux, les Hommes, rendais hommage aux civilisations dans des carnets de voyage. Tu contemplais en silence, en esthète et couchais sur le papier tes émotions. Humble et pudique, tu préférais la sobriété de l’écrit pour déclamer ton amour à la vie.
Aujourd’hui, le grand gamin au regard pétillant et rieur, un tantinet espiègle, nous lègue, de façon préméditée, une symphonie inachevée. C’est à chacun de s’en emparer. Certains instrumenteront une conclusion brillante, d’autres reprendront la générosité du thème principal pour en faire des variations personnelles, ou encore d’autres s’en inspireront pour faire transpirer de nouvelles générations de professionnels. Il y aura des fausses notes, de belles harmonies, des fous rires, des répétitions, des bons moments d’humanité que nous aurions aimé te voir commenter sur les réseaux sociaux, et encore plus partager avec toi tout simplement.
Nous ne t’oublierons jamais,
L'équipe AETL
Pour laisser un dernier mots, cliquer ici