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Article • Perpignan • Combiné • 23 March 2022

Le port de Sète confie la gestion de sa plateforme ferroviaire à Viia

 

Le port de commerce de Sète, propriété de la Région Occitanie, lance une nouvelle plateforme ferroviaire, opérée par Viia. Un atout qui répond à l’attente de certains chargeurs. Face au manque de foncier, deux projets d’extension sont à l’étude.

Pour attirer de nouveaux trafics, le port de Sète mise sur l’intermodalité entre la mer, le ferroviaire et le fluvial. La nouvelle plateforme ferroviaire, établie sur six hectares et représentant 8 millions d’euros d’investissement financés par la Région Occitanie, l’EPR Port Sud de France et le Plan de Relance, sera opérée pendant vingt ans par le Groupe Viia, qui vient de remporter l’appel à manifestation d’intérêt lancé en 2021 par le port de Sète et l’État. Viia va construire, à partir du printemps et pendant huit mois, de nouvelles installations permettant un chargement et déchargement horizontal des semi-remorques, dans des délais courts.

« Cette solution innovante, dotée de wagons spécifiques, a déjà fait ses preuves sur les terminaux Viia du Boulou et à Calais », explique Olivier Carmès, directeur général du port de Sète. La société Viia Connect, filiale du pôle Rail Logistics Europe du groupe SNCF, démarrera de nouvelles liaisons régulières d’autoroute ferroviaire entre les ports de Sète et de Calais, à partir de début 2023. Cette ligne sera complétée par deux nouvelles liaisons, avec Bettembourg (Luxembourg) et Paris. Chaque semaine, onze trains circuleront dans chaque sens pour acheminer au total plus de 43.000 unités de transport intermodal, sur plus de 1000 kilomètres.

Un objectif de 5 millions de tonnes en 2022

Des perspectives qui attirent les chargeurs et armateurs, en quête de solutions logistiques bas carbone. Le port de Sète, propriété de la Région Occitanie, affiche ainsi une année 2021 record en termes d’activité, avec un trafic de 4,8 millions de tonnes pour le port de commerce, au lieu de 4,2 millions en 2020. « Pour la première fois, le port devrait dépasser les 5 millions de tonnes en 2022. C’est encourageant », relève Olivier Carmès. La reprise économique s’est surtout fait sentir à partir du deuxième semestre 2021, alimentée par le roulier (80.000 remorques en 2021), sous l’impulsion de l’armateur danois DFDS. Ce dernier projette une quatrième escale par semaine à partir d’avril, ce qui permettra d’atteindre 100.000 remorques, une partie étant amenée à transiter par la plateforme ferroviaire.

L’importation de clinker est, elle, entièrement mer/fer. Opérée par Cem’In’Eu, ce trafic poursuit sa progression, avec 190.000 tonnes en 2021 au lieu de 130.000 en 2020. Cem’In’Eu produit et commercialise du ciment en Europe, en créant des petites unités de production compactes, embranchées au réseau ferré ou accessible par voie d’eau. Cem’In’Eu annonce un passage de 25.000 à 50.000 tonnes de production de clinker par mois, à Sète, d’ici fin juin, pour alimenter ses deux sites industriels Aliénor Ciments, à Tonneins (Lot-et-Garonne), et Rhône Ciments, à Portes-lès-Valence (Drôme). Ce dernier site est desservi par le rail et par la voie fluviale, via le canal de Rhône à Sète. Cem’In’Log, filiale logistique de Cem’In’Eu, investit 4 millions d’euros dans la construction d’un second entrepôt de 6000 m2.

Autre secteur en croissance, l’activité ferry, qui a atteint 229.900 passagers l’an dernier, avec l’installation d’un troisième opérateur, Intershipping, pour les liaisons maritimes vers le Maroc. Une nouvelle gare maritime, financée par la Région Occitanie, sortira de terre mi-2024, pour remplacer l’actuelle gare Orsetti, hors d’âge. « Cet été, avec l’afflux de passagers, on s’est rendus compte qu’un nouvel outil devenait urgent, en matière d’accueil, d’accès, de sécurité, de restauration, de commerce… », souligne Olivier Carmès.

Des secteurs souffrent davantage, comme la croisière, avec 5500 passagers en 2021, au lieu de 115.000 en 2019, les véhicules neufs (-30 %), les produits pétroliers et le bétail. Toutes activités confondues (commerce, pêche, et plaisance) le port enregistre pour 2021 un chiffre d’affaires de 21,8 millions d’euros, soit une progression de 10 % par rapport à 2020, le port de commerce représentant 80 %.

Deux fonciers identifiés

Souffrant d’un manque de foncier, l’EPR Port Sud de France cible deux expansions : 18 hectares pour développer le trafic d’automobiles, opéré par CAT (Renault), et 6 hectares qui pourraient revenir au groupe gardois Capelle, spécialisé dans le transport exceptionnel, et actif dans le convoi d’éléments d’éoliennes. Un projet de base multiservice énergétique, proposant du gaz, des biocarburants, de l’électricité et de l’hydrogène, doit aussi y prendre place. L’EPR Port Sud de France emploie 94 salariés. L’impact socio-économique du port est évalué à 1750 emplois directs, soit 170 emplois créés depuis 2015. Une étude stratégique est confiée à Mensia Conseil pour analyser les opportunités par filières à l’horizon 2040.
Hubert Vialatte

 

Sur la photo : La nouvelle plateforme ferroviaire doit faciliter les chargements et déchargement sur le port de Sète. Crédit : DR.

Source : https://www.touleco.fr/Le-port-de-Sete-confie-la-gestion-de-sa-plateforme-ferroviaire-a,33510