Organismes de formation : Haro sur la com’ 2.0
Alors que 22 000 postes de chauffeurs routiers peinent à trouver preneur, les organismes de formation revoient leur stratégie en se concentrant sur des outils qui parlent aux jeunes.
Finie, la communication à la papa. Tous les organismes de formation rivalisent d’ingéniosité pour donner envie de s’orienter vers le secteur du TRM. « Pour trouver des candidats, nous avons fait un gros travail de sourcing », explique Sigolène Petitjean, directrice communication de l’Aftral, dont 150 collaborateurs se sont spécialisés dans le conseil et le recrutement. Ces derniers ont mis en place des partenariats avec des missions locales, sportives, France Travail, et même des municipalités rurales…
« Pour toucher les jeunes, nous travaillons aussi avec l’Éducation nationale, mais selon les régions, les enseignants sont plus ou moins réticents à nous ouvrir leurs portes. D’où l’intérêt de tisser des liens avec les 10 600 prescripteurs que nous avons recensés », poursuit Sigolène Petitjean. Pour atteindre la génération Z, l’Aftral ne manque pas de s’appuyer sur les réseaux sociaux.
« Avec Instagram ou TikTok, nous pouvons aller à la rencontre de candidats qui ne connaissent pas le secteur, mais que nous avons identifiés comme cible, en leur apportant des messages sponsorisés », souligne Sigolène Petitjean. L’Aftral, qui table sur 300 000 entrées en formation l’an prochain, compte également sur le bouche-à-oreille pour y parvenir. L’entreprise a ainsi lancé une campagne de communication baptisée « parlez-en autour de vous. » Une stratégie qui porte ses fruits. Un seul chiffre : le nombre d’alternants en conduite de porteur est passé de 8 800 en 2019 à 12 000 cette année.
Partager un gâteau qui n’a pas grossi
Chez Promotrans, l’utilisation des réseaux sociaux s’impose aussi comme une évidence. « Sur YouTube, nous avons publié des témoignages de personnes en reconversion qui évoquent leur expérience pour devenir conducteur PL ou exploitant », révèle Nkhaila Bouazza, directeur d’exploitation du réseau.
Pour trouver des conducteurs et des mécaniciens à former, Promotrans n’a pas pour autant renoncé à participer à des salons de l’emploi ni à organiser des rencontres entre candidats potentiels et dirigeants. Nkhaila Bouazza affirme ne pas avoir de mal à recruter des candidats pour ses formations bac + 2, mais reconnait que c’est plus compliqué pour les formations bac + 3 à + 5.
Le nombre de personnes formées pour ces diplômes par Promotrans avait augmenté de 40 % entre 2016 et 2022 et stagne depuis, en raison de la concurrence d’écoles de commerce et d’universités qui ont intégré des modules transport et logistique dans leurs cursus, constate Nkhaila Bouazza. « Nous sommes de plus en plus concurrencés, mais il n’y a pas davantage de personnes formées, car nous nous partageons un gâteau qui n’a pas grossi », se désole le représentant de Promotrans.
Source : www.transportinfo.fr
#formation #aftral #innovation #aetl