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Article • Bureau exécutif • Technologie & Innovation • 28 March 2019

Informatique embarquée : la traçabilité des marchandises peu utilisée

 

Dans une étude récente sur l’implication du numérique dans le transport routier, le CNR révèle que les transporteurs savent exploiter massivement les systèmes d’informatique embarquée existants. La traçabilité des marchandises et le suivi des parcours à vide sont peu utilisés par les dirigeants.

Le CNR a interrogé son panel représentatif des transporteurs français exploitant des ensembles articulés 44 tonnes. Le résultat est sans appel : ainsi 93 % d’entre eux déclarent exploiter les données informatiques mises à leur disposition. Celles les plus exploitées sont la géolocalisation du véhicule, pour 83% des cas, et les temps de service, pour 80 %. En revanche, avec surprise on apprend que certaines fonctions attendent encore d’être plus largement développées, tels la traçabilité des marchandises (20 %) et le suivi des parcours à vide (16 %).

Cette exploitation des données informatiques « métier », c’est-à-dire hors les logiciels de comptabilité ou de paye présents dans toute entreprise, passe généralement par une solution de gestion intégrée (ERP, TMS, etc.). C’est le cas de 73 % des entreprises qui exploitent des données informatiques. Autre aspect, dans 66 % des cas ces fonctions sont actives en temps réel.

Le CNR s’est intéressé dans son étude aux logiciels adoptés par les transporteurs. TRANSICS est le plus souvent cité pour la géolocalisation des véhicules, le suivi du kilométrage et le suivi des parcours à vide ainsi que TRIMBLE pour le suivi de la consommation des véhicules et du suivi des temps de service, ITEM, pour le calcul des émissions de CO2 et la gestion des plannings conducteurs, et XYRIC, en tête de classement pour la traçabilité des marchandises.

Le calcul des itinéraires est le plus souvent fait avec des solutions gratuites disponibles sur internet, PTV apparaît ensuite leader des solutions payantes. Dans le même esprit, le calcul des prix de revient est réalisé via des logiciels de bureautiques ou des développements maison dans la moitié des cas. L’éditeur ACALC se détache ensuite avec une part de marché de 23 %, taux le plus élevé parmi toutes les fonctions analysées.

Derrière on trouve profusion d’acteurs, même en regroupant marques et produits déclinés sous des appellations commerciales différentes, mais synonymes. Le CNR classe les éditeurs ayant reçu au moins 4 réponses et cite ceux mentionnés 2 ou 3 fois. On arrive alors généralement à une vingtaine de noms.

Autre sujet au cœur de la digitalisation, l’échange des données informatiques automatisé avec les partenaires économiques. Cette notion d’EDI, retenue dans une acception ouverte, est pratiquée par 33 % des transporteurs interrogés. La taille de l’entreprise discrimine clairement les résultats : 6 % chez les moins de 20 salariés contre 61 % chez les 100 salariés et plus.

Sept natures de données ont été mesurées : bon de commande, avis d’envoi, référence du lot, bon de livraison, lettre de voiture, réserves et factures. C’est le bon de commande qui passe le plus souvent par un EDI, 84 % des transporteurs pratiquants, et la transmission des réserves qui est le moins souvent « automatisée » : 36 %.

Les bourses de fret et les marketplaces internet ont été évoqués dans cette étude. « Les premières sont entrées dans les mœurs depuis des décennies » : 94 % des transporteurs routiers y ont recours pour trouver des lots, pour un poids moyen dans leur chiffre d’affaires de 13 %. Le leader 2018 est B2PWEB, ses challengers sont TELEROUTE et TIMOCOM (en nombre d’entreprises équipées). Quant aux marketplaces internet, seuls 4 % des transporteurs interrogés y ont recours, à travers ce qui ressemble encore à des tests.

(avec communiqué CNR)

Source TRM24