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Article • Bureau exécutif • Fluvial • 27 September 2019

Transport fluvial : marinier sur la Seine, une affaire qui marche

Entre les travaux du Grand Paris qui demandent du sable et la recherche d’alternatives aux camions pollueurs, les affaires tournent à plein régime pour Sébastien Neyt, 31 ans, marinier sur la Seine.

 Port de la Bourdonnais, Paris (VIIe). Sébastien Neyt, un marinier de 31 ans, vit sur son bateau avec sa femme, matelote.

Port de la Bourdonnais, Paris (VIIe). Sébastien Neyt, un marinier de 31 ans, vit sur son bateau avec sa femme, matelote. LP/Delphine Goldsztejn

Par Cyril Peter

Le 16 septembre 2019 à 11h23

Il parle de son métier de marinier avec passion. Sébastien Neyt, un Francilien de 31 ans, a hésité avant de suivre les traces de ses parents et son grand frère. « A la sortie de la 3e, je fais deux ans de CAP puis un an de bac pro, en exploitation terrestre, pour travailler dans un bureau, gérer les affrètements, les facturations, raconte-t-il. Rapidement, je me retourne vers mon métier de cœur : la navigation. »

D'abord comme intérimaire, puis comme gérant de sa société T.I.P.S, pour Transport industriel poussage et service. Mais à 20 ans, quelle galère pour trouver des financements… « La septième banque a accepté, se souvient-il, car ils connaissaient le parcours de mes parents et de mon frangin qui a un convoi du même type que moi. »

Composé d'un pousseur de 20 m et d'une barge de 80 m pouvant transporter plus de 400 tonnes, le mastodonte des fleuves lui a coûté un million d'euros. « J'ai encore un an de crédit pour amortir l'achat initial », précise le capitaine, de sa timonerie qui s'élève jusqu'à 12 m du niveau de l'eau.

Une affaire de famille à 4000 euros par mois

Entre les travaux du Grand Paris qui demandent du sable, composant du béton, et la recherche d'alternatives aux camions pollueurs, les affaires tournent à plein régime. « Avant on cherchait du boulot, aujourd'hui on cherche à partir en vacances », insiste le marinier, qui s'est lancé au lendemain de la crise de 2009.

Pour faire tourner son entreprise, membre d'une coopérative dont les clients sont bâtisseurs ou céréaliers, Sébastien emploie une matelote, sa femme. « A deux, on gagne 4 000 euros net pour 600 heures par mois », affirme-t-il. Debout à 5 heures pour le déchargement de la marchandise, le couple navigue sur la Seine en moyenne six heures par jour pour finalement se poser en début de soirée. Et profiter du jacuzzi ou du barbecue, installés à l'arrière du navire, leur domicile.