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Article • Paris Nord • Actualité • 17 July 2016

Rencontre Stéphane HOUETTE - Vice Président Industry de Capgemini Consulting

Après plusieurs années passées dans le conseil et dans le domaine du transport et de la logistique, Stéphane HOUETTE fait aujourd’hui parti du comité de direction de CAPGEMINI CONSULTING en tant que Senior Vice-président. Il a accepté de nous accueillir au sein de ses locaux à la Défense le 30/05/2016.

 

CAPGEMINI c’est aujourd’hui :

Un des leaders mondiaux en matière de conseil, de services technologiques et d'infogérance. 

188 000 collaborateurs dont 80 000 en Inde

Présent dans 44 pays

Le leader français du conseil en management

 

Quels sont les domaines d’action de Capgemini Consulting ?

Les principales missions dans mon travail sont :

  • le recrutement d’expertises très pointues, la recherche des meilleurs profils pour les intégrer dans des équipes répondant rapidement et parfaitement aux besoins des clients
  • La relation client (son préféré) et la gestion de grands projets de transformation (très souvent internationaux)
  • La compréhension fine des enjeux sectoriels et l’évaluation de l’impact du digital sur les Business Model, environnement concurrentiel, marchés et Supply Chain

Notre mission au quotidien est de conseiller les entreprises pour définir leur stratégie, optimiser leur marge, adapter leur stratégie commerciale et optimiser leurs coûts

Sur votre site, dans l’article « transformation digitale SC : état de l’art, perspective » paru en avril 2016 on a pu lire que « 70% des dirigeants d’entreprise ont entamé une transformation digitale de leur SC ». Fort de votre expérience et de votre environnement, nous aimerions connaître votre vision de l’évolution de la digitalisation de la SC à horizon 2020 ? Par quels moyens arrivez-vous à déterminer l’efficacité et le résultat de la mise en place d’un projet ?

Tout d’abord il faut définir l’objectif à atteindre. Les systèmes d’information (WMS, TMS, etc.) ne sont pas l’objectif ou la finalité que nous recherchons, mais le moyen de l’atteindre et donc une des réponses que l’on peut mettre en place.

Il faut d’abord définir ce que l’on recherche avant de connaître ce que l’on peut avoir. Pour cela, il faut se poser les questions :

  • Qu’est-ce que je cherche ?
  • Qu’est-ce-que je peux avoir ?

Par exemple : Une entreprise qui a besoin d’optimiser ses approvisionnements pour redresser et rentabiliser son activité. Cela se calcule à travers un indicateur, un KPI (Key Performance Indicator) qui est une formule qui nous permet d’établir une référence et de suivre l’évolution de la performance sur un lapse de temps important.

 L’amélioration de cet indicateur de performance est notre objectif à atteindre ; pour l’atteindre nous allons mettre en place une solution automatisée qui va rendre possible cette mission (souvent intégrée dans un module SI). Finalement les KPI sont les juges de paix.

Lors de la mise en place d’évolution Business majeures accompagnées de la mise en place d’une solution, nous proposons régulièrement d’accompagner l’entreprise dans sa formation afin de bien garantir la réelle et effective mise en place des nouveaux modes opératoires et la capacité des opérateurs à suivre les nouveaux process. La mise en place d’un SI met un an. La durée va  néanmoins dépendre du besoin des clients, de la situation, du contexte et de l’historique de l’entité.

Une des principales raisons de l’échec / moindre performance d’un projet est souvent liée à une réflexion métier insuffisante avant le choix de la solution IT. Le cahier des charges métiers / business est un jalon majeur à instruire avant la sélection et le choix d’une solution informatique. A titre d’illustration, le Big Data est aujourd’hui un focus spécifique de beaucoup de secteurs, mais sa mise en œuvre ne sera performante que grâce à l’étude préalable de « Use Case » business bien qualifiés et valorisés

Si des clients vous fixent des objectifs dont vous doutez qu’ils soient réalisables ou vous demandent de faire quelque chose qui nécessite une innovation par rapport aux méthodes et outils que vous avez aujourd’hui, prenez--vous des risques ?

Nous considérons le client comme un partenaire. Nous sommes un binôme. Si je sens qu’avec un client ça ne va pas être le cas, que le risque ne sera pas partagé, alors évidemment on ne va pas le faire. Si au contraire, on lui fait comprendre qu’il s’agit d’une évolution qui n’est pas standard et qu’on a besoin de mettre les bonnes contre-mesures et qu’il accepte, on pourra aller de l’avant dans une optique gagnant-gagnant avec un partage des risques puisque notre mission est celle de conseiller nos clients. Il faut toujours mettre les contre-mesures et être transparent. L’étude des risques et sa bonne gestion régulière est un élément clé des modalités de fonctionnement projet.

 

Est-ce que à horizon 2020, toutes les entreprises pourront entamer un processus de digitalisation de leur structure ?

La digitalisation n’a fait qu’évoluer durant ces  15 dernières années et j’ai l’intime conviction que ce processus va s’accélérer au cours des prochaines années à venir.  Le digital donnera lieu à la formation de ce que l’on appelle des écosystèmes, c’est à dire une interconnexion dans la chaîne de valeur. Les acteurs de cette chaîne partageront d’avantage d’information entre eux, et forcément si nos clients et leurs fournisseurs partagent plus d’information, il aura plus de données qui nous permettront de proposer des meilleures solutions en moins de temps. Le digital s’accompagne d’une formidable accélération de la mise en place de solutions.

Une deuxième conséquence de cette transformation digitale et celle de transformer la vente de produits de plus en plus en une vente de services.

Par exemple :

  • Si aujourd’hui une entreprise de vente de pneus vous vend ses produits en tant que tels, demain elle vous vendra des pneus au kilomètre : 30 000 kilomètres de pneus, …
  • Un hélicoptère se transformera en 10 000 heures de vol.

 

L’évolution produit vers le service induira que la maintenance soit potentiellement  assurée  par les fournisseurs de produits. Cela s’accompagnera d’un engagement spécifique du fournisseur sous la forme d’un SLA (Service Level Agreement : Niveau minimum d’engagement)

Pour finir, on peut aussi être certain que le Track & Trace va être de plus en plus accessible et va encore évoluer pour donner lieu par exemple à une meilleure optimisation des stocks.  En effet, si on sait quand arrivera notre marchandise on peut prévoir plus ou moins de stocks en entrepôt ou en magasin.

 

Selon vous, quelles suggestions et quelles actions proposez-vous à l’AETL pour s’inscrire encore plus dans cette dynamique de changement/amélioration ?

Ce qui est intéressant dans le secteur de la supply chain c’est la diversité des métiers que l’on peut y retrouver mais s’est également  le fait qu’il est au centre des enjeux de demain. En effet, il intègre trois grands axes qui ont un impact économique important depuis à peu près une quinzaine d’années maintenant :

  • l’internationalisation et la globalisation,
  • le développement durable
  • la digitalisation.

Un conseil que je peux vous donner pour mieux faire connaître votre association est d’en parler de manière concrète et d’y intégrer l’aspect digital qui comme nous le savons fait déjà partie de notre présent et sera encore plus structurant dans l’avenir de tous.

 

interview réalisé par Nabila YACHCHOU et Miriam CALPE