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Article • Bureau exécutif • Logistique • 24 June 2019

Comment Daher organise la logistique mondiale du chantier Iter

Le groupe de services a passé trois ans pour planifier l'acheminement des pièces du réacteur Iter depuis plusieurs dizaines de sites industriels dans le monde. Plus de 15.000 voyages, dont au moins 230 convois routiers exceptionnels, sont prévus pour le transport des composants les plus massifs.

 

 

En 2024, plus de 10 millions de composants de toutes tailles provenant des industries des 9 nations membres d'Iter (dont les 28 pays d'Europe) auront été acheminés sur le chantier de Cadarache. Quatorze entreprises ont concouru à l'appel d'offres lancé par Iter Organization pour coordonner ce Meccano planétaire, et c'est le groupe Daher qui a été sélectionné comme fournisseur de services logistiques exclusif pour douze ans. Montant du contrat : environ 300 millions d'euros.

Daher a l'habitude de ces manoeuvres qu'il réalise déjà dans le domaine de l'énergie et dans l'aéronautique. Mais les niveaux d'exigence de ce chantier qui s'étale sur dix ans n'ont jamais été aussi forts. « Iter est un prototype. La moindre pièce que nous avons à transporter est un exemplaire unique. C'est comme si nous acheminions des milliers d'oeuvres d'art », compare François Genevey, directeur du projet chez l'équipementier. Les éléments les plus sensibles de la machine doivent arriver sans la moindre déformation. Une secousse malencontreuse et ce sont plusieurs années d'usinage pour refaire le modèle. Un outil d'assistance géolocalisé donne donc aux transporteurs toutes les instructions nécessaires à la sauvegarde des marchandises, jusqu'à la vitesse maximale, entre 1 et 5 km/h pour certains convois.

Gymnastique infernale

Pour piloter cette gymnastique infernale, Daher a d'abord affecté dix employés pendant trois ans pour élaborer la « bible Iter de la logistique » qui en décrit le détail. L'équipe a également dû recueillir toutes les informations techniques des composants : points de fragilité, capacité de déformation, masse, centre de gravité… Avec ces données, elle a élaboré un plan de transport où tout figure : le choix du navire de convoyage, la route maritime retenue et jusqu'à la position du colis à bord. « Nous avons zéro droit à l'erreur », explique François Genevey.

Source: Les Echos