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Article • Bureau exécutif • Terrestre (Transport Routier) • 24 June 2019

Empreinte écologique du transport routier de marchandises : mise au point des professionnels

Alors que le projet de loi sur les mobilités (LOM) arrive en deuxième lecture à l’Assemblée Nationale, les esprits s’échauffent autour du financement des politiques publiques en matière de transport et d’infrastructures routières. Plusieurs associations de défense de l’environnement demandent une taxation du transport routier de marchandises (TRM), qui n’est pas prévu dans la LOM. Les transporteurs réagissent par leurs organisations professionnelles, qui publient une mise au point dûment chiffrée sur les émissions polluantes du secteur.

Plusieurs associations de protection de l’environnement ont publié une lettre ouverte au président de la République, le 4 juin. France Nature Environnement, le Réseau Action Climat, la Fondation Nicolas Hulot, l’Association Santé Environnement France, Respire, les collectifs Air Santé Climat, Strasbourg Respire et Collectif Médical Vallée Arve s’insurgent qu’aucune « disposition n’aborde le trafic routier de marchandises ni ses coûts induits pour nos concitoyens » dans la LOM (cliquez sur ce lien pour accéder à leur communiqué). Elles demandent une taxation des poids lourds.

Face à cette stigmatisation qui s’égraine au fil des projets de loi mais aussi de reportages à charge à la télévision, la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), la Chambre syndicale du déménagement (CSD) et l’Unostra réagissent. Ces organisations de transporteurs ont réactualisé les chiffres clés de l’empreinte environnementale du TRM en France. Elles ont conscience que la lutte contre les polluants est une priorité en matière sanitaire pour améliorer la qualité de l’air. Néanmoins, « la réalité bat en brèche nombre d’idées reçues, souligne la FNTR. Ainsi, le TRM apparaît comme l’un des secteurs émettant le moins de polluants notamment en matière de particules fines (2 %). Et en ce qui concerne les gaz à effet de serre (GES), les poids lourds ne représentent aujourd’hui que 7,2 % du total des émissions françaises ».

TRM et émission de polluants

De façon globale, le TRM a réduit de moitié ses émissions de polluants en 25 ans.

Concernant le monoxyde d’azote (NOx) et le monoxyde de carbone (CO), cette baisse atteint même les 66 % ce qui permet au TRM de monter sur le podium des secteurs ayant connu la plus forte baisse depuis 1990. Concernant les particules fines (moins de 10 microns), elles sont avant tout produites par le secteur résidentiel-tertiaire (35 %) alors que les véhicules terrestres (tous véhicules confondus) n’en génèrent que 13 %.

 

Dans ces 13 %, les poids lourds sont responsables de 15 % des émissions soit 2 % des émissions totales de particules fines dans notre pays. « Cette performance environnementale s’explique par une baisse drastique de 72 % de ces émissions depuis les années 90, précise la FNTR. Même constat quand on s’intéresse à l’ensemble des particules totales en suspensions (TPS) puisque les poids lourds ne représentent alors plus que 1 % des émissions ».

TRM et gaz à effet de serre

Le dioxyde de carbone (CO2) est le principal responsable du réchauffement climatique et la mobilité (tous modes confondus) en est le premier émetteur. « Les transporteurs routiers ont été parmi les premières professions à se mobiliser pour apporter des solutions concrètes en améliorant la performance énergétique des véhicules », rappelle la FNTR. Une mobilisation volontaire notamment grâce au programme « Objectif CO2 » depuis 2008 désormais intégré dans le programme EVE (Engagements Volontaires pour l’Environnement) qui réunit aujourd’hui 42 % de la flotte française de poids lourds. Une mobilisation payante : « le TRM a baissé de 22 % ses émissions de CO2 en seulement 10 ans. Aujourd’hui, le TRM représente seulement 7 % des émissions totales de CO2 en France soit trois fois moins que l’industrie ». Et la FNTR de préciser que « le transport routier assume 99 % de l’acheminement des marchandises à la collectivité ».

Mix énergétique

Ces résultats encouragent encore davantage la profession dans sa transition énergétique. C’est notamment le cas avec le développement du parc roulant au GNV (gaz naturel pour véhicules), en forte augmentation. C’est d’ailleurs, pour le moment, « la seule énergie mature en termes d’alternative concrète pour le secteur », remarque la FNTR. « Les transporteurs plaident pour l’émergence d’un mix énergétique en fonction des besoins et des usages, alliant le GNV aux autres sources telles que l’hydrogène ou l’électrique quand cela est possible ».

« La transition énergétique est depuis longtemps une réalité dans notre secteur en particulier grâce aux efforts volontaires des professionnels, conclut la FNTR. « Mais alors que le TRM verra croître son activité dans les prochaines années en raison du développement exponentiel du e-commerce, c’est l’ensemble des acteurs de la chaine de consommation qu’il faut responsabiliser. C’est l’un de nos combats quotidiens, rendre le transport de marchandises plus visible et mieux responsabiliser les donneurs d’ordre qu’ils soient chargeurs ou consommateurs ».

L’Unostra, la FNTR et Union TLF ont réagi au courrier des associations citées plus haut en publiant à leur tour une lettre ouverte à Emmanuel Macron, reprenant ces arguments sur la transition énergétique du TRM ces 25 dernières années. Pour le lire, cliquez sur ce lien.

Source : France Route