Contactez-nous au
07 60 00 75 76

Article • Bureau exécutif • Technologie & Innovation • 15 April 2019

Intelligence artificielle : Faut-il s’inquiéter ?

 

L’IA se déploie à tous les niveaux de l’industrie du transport qu’elle promet d’automatiser, mais est-ce vraiment raisonnable ?

Ce n’est plus une fiction, l’intelligence artificielle est là. Elle se manifeste à travers des algorithmes auto-apprenants qui donnent aux logiciels la capacité d’agir de façon autonome. On parle donc de machines pouvant simuler et comparer différents scénarios pour prendre seules des décisions puis de les appliquer, en étant capables d’apprendre de leurs erreurs pour se perfectionner. Cette IA se développe en raison de l’immense flux de data qui circule aujourd’hui sur les réseaux, que l’être humain n’a pas la capacité de traiter ni d’analyser aussi efficacement qu’une machine.

L’IA analyse 
la logistique
L’IA est plébiscitée par les éditeurs et fournisseurs numériques du transport. Elle est utilisée pour automatiser le traitement des données des camions, des équipements, des conducteurs, de la marchandise. Tous les objets connectés (du camion au colis) transfèrent des informations vers les plateformes de gestion de flotte ou de connectivité, qui intègrent l’IA pour les redispatcher de façon compréhensible sur une cartographie ou dans un planning conducteur par exemple. L’IA est au cœur des outils d’optimisation de tournées qui « devinent » le meilleur itinéraire possible en comparant en quelques minutes des milliers de possibilités. Les machines déterminent aussi à la volée l’horaire estimé d’arrivée des camions chez les clients ou dans les entrepôts de dispatch en fonction de l’évolution réelle du trajet en cours. Les plateformes ou applications d’intermédiation entre distributeurs et transporteurs l’utilisent pour calculer les tarifs des prestations. Pour les chargeurs, c’est plus efficace et moins cher que de faire appel à des services financiers. La maintenance prédictive des constructeurs repose sur des algorithmes qui télé-diagnostiquent les véhicules. L’IA est donc partout et ce n’est qu’un début.


 

Entre fantasme et raison

L’IA va devenir incontournable si l’on continue de tout automatiser, surtout les véhicules et les infra-structures. Les constructeurs profitent pour l’heure des algorithmes pour analyser les data des camions connectés en vue de préparer les futurs véhicules autonomes. En parallèle, les projets de villes intelligentes (smart city) et d’infrastructures, comme des ponts, tunnels, parkings ou feux de signalisation automatisés, nécessitent de renforcer le rôle des machines au sein des organes de gestion. Cette direction que prend l’industrie du transport pose toutefois de nombreuses questions. On peut s’interroger sur la légitimité des logiciels à déterminer les tarifs d’une prestation de transport ou à prédire l’impact réel des habitudes de consommation sur les chaînes logistiques. Et même s’inquiéter de laisser des robots construire ou conduire des camions. On peut même aller jusqu’à mettre en doute les capacités des ingénieurs à maîtriser leurs propres algorithmes auto-évolutifs. Cette vieille rengaine d’une humanité asservie par les machines semble de moins en moins fictionnelle. Il est peut-être temps de s’en inquiéter.

RC

La France investit dans l’IA

Annoncé en mars 2018 par Emmanuel Macron, le plan français de recherche en intelligence artificielle prévoit 
1,5 milliard d’euros d’investissements publics et privés jusqu’en 2022 pour soutenir cette technologie. Outre la création de quatre grands centres de recherches interdisciplinaires, 
40 nouvelles chaires d’intelligence artificielle seront ouvertes dans les universités françaises et 300 nouveaux doctorants seront financés chaque année.

 

Source: http://www.transportinfo.fr/