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Article • Bureau exécutif • Logistique • 16 October 2019

Supply chain : une digitalisation à pas comptés

Tendance Dans leur immense majorité, les entreprises disent expérimenter, à des degrés divers, une transformation numérique de leur supply chain, mais seules 2 % estiment être arrivées à bon port.

La vague est massive, de celles qui bousculent les modèles anciens. Selon le « Panorama de la digitalisation 2019-2020 », publié ce mardi 8 octobre, par l'Association Supply Chain et Logistique (Aslog), 90 % des entreprises explorent ou mettent en place un modèle « direct to customer » pour faire face à l'irruption de nouveaux concurrents et  répondre aux exigences de leurs clients . Parmi elles, 40 % ont déjà opté pour une approche omnicanale plutôt que multicanale. Plus complexe à mettre en oeuvre, c'est aussi elle qui améliore le mieux l'expérience client et conduit à  une optimisation de la supply chain. 

Corollaire immédiat de ce constat : 88 % des sociétés interrogées voient leur supply chain évoluer, et plus de 6 sur 10 disent expérimenter des « impacts forts » dans des domaines comme la production, l'entreposage, le transport ou le service à la clientèle. Problème, seules 2 % de ces mêmes entreprises estiment que leur supply chain a été  entièrement transformée et digitalisée , trahissant une révolution numérique à pas comptés.

Des bases maîtrisées

Parmi les pratiques qu'elles maîtrisent le mieux, figure  le « sales & operations planning » (S&OP) , dont 87 % des organisations sont dotées. Si 32 % estiment que les résultats de cette collaboration entre l'ensemble des acteurs de la supply chain pour fixer les objectifs de production sont limités, 42 % l'ont intégré aux fonctions finances, marketing et ventes, et 13 % l'ont même étendu à leurs principaux fournisseurs et partenaires.

L'automatisation de tâches liées à la supply chain  est également largement opérationnelle  : auprès de 60 % des entreprises pour le traitement administratif ( est également largement opérationnelle ) et auprès de la moitié d'entre elles pour les travaux de manutention. Mieux, des échanges automatiques de données avec les clients et les fournisseurs font d'ores et déjà partie de leur quotidien. 46 % des entreprises sondées annoncent avoir mis en oeuvre des API pour bénéficier d'une meilleure collaboration entre les différents systèmes.

Un sponsorship insuffisant

Malgré tout, lorsqu'il s'agit de passer à la vitesse supérieure, la belle mécanique semble s'enrayer. Alors qu'aucune entreprise interrogée n'est en mesure de gérer, avec la qualité et la fréquence requises, l'ensemble des données générées par sa supply chain, seules 12 % d'entre elles bénéficient de capacités d'intelligence artificielle (IA) en ordre de marche, quand 25 % assurent être en phase de mise en oeuvre, et 50 % en phase de test.

 

A l'avenant, l'Internet des Objets (IoT), utilisé pour collecter automatiquement des données sur les flux et les actifs de la supply chain, n'est opérationnel que dans 5 % des sociétés. Toutefois, 24 % annoncent avoir un projet en cours, et 40 % investiguent le sujet sérieusement. Parmi ces innovations prometteuses, la blockchain n'est pas en reste, et 21 % des entreprises interrogées assurent avoir un projet en la matière dans les cartons.

Alors, pour aller plus loin,  les supply chain managers en appellent à leurs dirigeants . Selon 53 % des professionnels interrogés, les directions générales n'auraient pas encore pris la pleine mesure des enjeux de la supply chain digitale. 39 % des répondants déplorent que cette transformation soit d'abord perçue comme un problème informatique, et 30 % comme une affaire locale ; 23 % regrettent une absence de stratégie digitale et 17 % un sponsorship insuffisant. Pis, deux entreprises sur trois manquent de capacités pour conduire cette digitalisation et 45 % assurent ne pas disposer des talents nécessaires.

source : businessles echos.fr